Qui est Patrick ?

Alors qu’aujourd’hui, samedi 29 février 2020, débute la tournée d’adieu de la rame 01, pour l’occasion ouverte au public, voici l’occasion de ressortir des photos datant du 10/02.

Le projet d’un train circulant à grande vitesse sur une voie dédiée, renonçant de fait au projet d’aérotrain (sur coussin d’air et circulant sur un monorail en béton), est adopté dès 1974. Le choc pétrolier du début de la décennie aura orienté judicieusement les recherches vers un train à traction électrique pouvant atteindre les 260 km/h ! Les premières rames seront testées avant même l’achèvement de la ligne.

Sorties des usines en 1978, les deux rames de pré-série vont connaitre une longue période d’essais en plaine d’Alsace, choisie pour son profil relativement plat et rectiligne, où elles circuleront à leur vitesse maximale commerciale. Une campagne d’essais dans les Landes puis dans le centre de la France, afin de tester les rampes caractéristiques qu’elles rencontreront plus tard sur LGV, les amènera jusqu’au début des années 80. La première ligne à grande vitesse ouvrira dès 1981 entre Paris et Lyon, villes qui seront rapidement reliées en deux heures grâce à l’augmentation de la vitesse à 270 puis 300 km/h.

La carrière des rames Sud-Est sera cantonnée à leur terrain de prédilection vers le Sud dans un premier temps, avant une incursion en Suisse pour certaines d’entre elles, puis un second souffle sur les terres du Nord et certains inter-secteurs ou encore vers Orléans, Limoges et Brive sur une relation aujourd’hui révolue. Disparues du paysage ferroviaire du Sud au profit du Roi Duplex, elles effectueront leurs derniers tours de roues sur un Paris – Dunkerque ou un Lille – Paris jusqu’au changement de service de décembre dernier. Remplacées depuis par les rames POS sur le Nord, elles sont rapatriées au pied des Alpes en attente de démantèlement. 

La rame 01 nous aura offert une brève apparition ce lundi, après plus de 13 millions de kilomètres au compteur, trois livrées extérieures et autant de rénovations intérieures différentes, en espérant une tournée d’adieu digne de ce nom, dans tout le pays, pour ce symbole intemporel qui parle à chacun d’entre nous. Retrouver l’orange de sa jeunesse dans ce paysage ferroviaire morne, triste et gris, aura apporté un rayon de soleil en gare, où Patrick est entré sous les flashes de touristes, passionnés et nostalgiques. S’éclipsant lentement sous des coups de klaxon et salué bruyamment par une rame Ouigo entrant en gare au même moment, l’émotion palpable de voir disparaître ce monument du chemin de fer témoigne d’une époque aujourd’hui révolue : celle où le TGV faisait la fierté de notre pays !

Patrick, stationné voie 5 à Paris-Gare-de-Lyon pour l’occasion accueillera ses chanceux visiteurs, ferrovipathes et autres curieux jusque mercredi. Une présentation à Lyon-Perrache est attendue samedi et dimanche prochain. Un reportage photo devrait bientôt voir le jour sur LesWagonsLits.WP !