Un détour par le Haut-Bugey

Ligne au tracé sinueux, serpentant au travers des montagnes du Jura et dans la vallée de l’Ain, la ligne du Haut-Bugey relie les villes de Bourg-en-Bresse à Bellegarde depuis 1882 grâce à un tracé de 65 kilomètres. Alternant courbes et contre-courbes, rampes et pentes impressionnantes, le premier tronçon, entre Bourg-en-Bresse et Bolozon, est inauguré en 1876. La ligne desservira jusque 14 gares sur son parcours.

En 1904, la gare de Bellegarde subit un violent incendie et se retrouve entièrement détruite. Elle sera progressivement reconstruite et accueillera à nouveau ses voyageurs en 1913. Plusieurs ouvrages d’arts, mais aussi de nombreux kilomètres de voie courante subiront les conséquences de la guerre et seront endommagés voire détruits.

En 1991, un projet de ligne à grande vitesse entre Mâcon et Genève est décidé afin d’accélérer les liaisons entre la capitale Française et le canton de Genève en vue de créer une liaison en 2h15 environ. Le projet est abandonné en 1997 en raison de son coût élevé au profit d’une restructuration de la ligne, c’est la naissance du « Projet Haut-Bugey ».

Plus court de 47 kilomètres par rapport au tracé initial des trains reliant directement Paris à Genève, alors réalisé par Ambérieu et Culoz, le projet de réfection de la voie ferrée et des ouvrages entre Bourg-en-Bresse et Bellegarde est plus de deux fois moins coûteux que la création d’une ligne nouvelle. La ligne est donc fermée intégralement en 2005 afin de réaliser des travaux d’une ampleur considérable. Débutés en 2007, avec un an de retard, la ligne sera enfin rouverte au trafic ferroviaire en 2010.

Le projet consista en l’électrification intégrale de la ligne en 2x25kV, la modernisation des nombreux passages à niveaux présents tout au long du tracé (39 au total), la création d’un raccordement en gare de Bellegarde, la régénération complète des installations de voie entre Bourg-en-Bresse et Bellegarde, la création d’un nouveau poste d’aiguillage en gare de Bellegarde et la rénovation des ouvrages d’art, mais aussi la rénovation des gares de Bellegarde et Nurieux. Le montant de ces travaux est de 310 millions d’€uros pour les infrastructures et 31 millions d’€uros pour les gares.

Carte SNCF Réseau – Modifiée

La ligne peut alors être parcourue à des vitesses allant jusque 120km/h, bien que cette vitesse ne soit atteinte que sur les sections entre Bourg-en-Bresse et Ceyzeriat (des PK 1.3 à 8.4) et 2,5km environ de part et d’autre de la gare de Nurieux (des PK 30.2 à 35.3).

Les courbes de rayon très serré, jusqu’à 209 mètres en gare de Bellegarde, et globalement avoisinant les 300 mètres font que la vitesse est réduite à moins de 100 km/h sur près de 34 kilomètres (soit plus de la moitié de la ligne). Atypique également par son important dénivelé, la ligne comporte des déclivités allant jusqu’à plus de 30 mètres pour mille et une altitude allant de 240 à 587 mètres. Huit gares sont aujourd’hui desservies par des trains régionaux Bourg-Bellegarde et trois le sont par des TGV Paris-Genève.

Enfin, en 1973, la ligne était parcourue en 1h40 environ, alors qu’elle ne l’est plus qu’en cinquante minutes aujourd’hui, soit un temps de trajet divisé par deux. En semaine, huit TGV Lyria font la liaison Genève <> Paris en trois heures quinze environ. Ces derniers font halte à Bourg-en-Bresse et Bellegarde. Certains s’arrêtent en gare de Nurieux.