Un goût d’antan

Alors que la crise sanitaire liée à l’épidémie du Coronavirus fait rage et que les français sont confinés depuis trois semaines, les déplacements étant règlementés, le plan de transport ferroviaire longue distance se trouve, logiquement, largement réduit.

État du trafic

En se penchant sur le trafic au départ de Paris-Est, on dénombre (seulement !) 10 circulations à grande vitesse par jour réparties comme suit :

  • 1 aller/retour Paris – Nancy
  • 1 aller/retour Paris – Metz
  • 2 allers/retours Paris – Reims
  • 1 aller/retour Paris – Strasbourg

En temps normal, les liaisons se répartissent avec 10 A/R Nancy, 12 A/R Metz, 7 A/R Reims, 18 A/R Strasbourg, dont certaines sont prolongées, en suivant les destinations, vers St-Dié-des-Vosges, Remiremont, Epinal, Luxembourg, Charleville-Mézières, Sedan, Francfort, Stuttgart, Munich, Freiburg ou Colmar. Aucune de ces villes n’est désormais reliée à Paris par le TGV.

FOCUS

Revenons quelques année en arrière et centrons notre article sur la ligne 1 du réseau Est (ligne 70000 du réseau ferré national), reliant Paris-Est – ou plutôt Noisy-le-Sec – à Strasbourg via Château-Thierry, Epernay, Châlons-en-Champagne, Bar-le-Duc, Nancy, Lunéville et Saverne.

Gravure du Direct Orient en 1883.

Bien avant l’arrivée commerciale du TGV sur les terres de l’Est, avant les Téoz, les trains Corail ou les voitures Inox, la Compagnie Internationale des Wagons Lits effectuait dès 1876 un train Paris – Vienne (son premier train commercial !) en reliant Paris à Strasbourg en 11h42 à l’aller avec des arrêts à Epernay, Châlons-sur-Marne (eh oui, la belle époque !), Nancy, Avricourt et Sarrebourg et 11h53 au retour en conservant la même desserte. La gare d’Avricourt constituant alors le point frontière avec l’Allemagne à partir de 1871.

L’Orient-Express, tel qu’il circulait dans les années 1950 reliait Paris à Strasbourg via Châlons-sur-Marne, Bar-le-Duc et Nancy avec notamment une tranche pour Innsbrück se détachant à partir de Strasbourg, le tout en 6h37 à l’aller et 6h32 au retour !

On ne comptait, en 1954, que 6 liaisons Paris < > Strasbourg par jour, dont le Rapide 1, premier train du matin, reliant les deux villes en 5h10.

TEE Stanislas (train 63) en gare de Paris-Est – Source : Pinterest

Les trains prestigieux, sous l’appellation Trans-Europ-Express (TEE) comme le Kleber ou le Stanislas, bénéficiant d’un matériel performant ont permis de réduire les temps de parcours à 3h52 avec un seul arrêt à Nancy en 1975 !

Corail Téoz Paris – Strasbourg – Source : Ferrovissimo

En 2005, entre la capitale Alsacienne et Paris, un aller/retour en train Corail Téoz est supprimé au profit du matériel TGV, mettant alors 4h18 entre les deux villes, dans le but de préparer la clientèle à l’ouverture de la LGV Est. Deux ans plus tard, les premiers TGV effectueront la liaison, sans arrêt intermédiaire, en 2h17, puis en 1h47 grâce à l’ouverture de la seconde phase en 2016.

Enfin, sous le joug de la région Grand-Est, des TER relient Paris à Strasbourg en 5h environ en marquant par moins de 13 arrêts !

Evolution des temps de parcours

1878 – 11h42 / 1954 – 5h10 / 1975 – 3h52 / 2016 – 1h47