Un peu d’histoire
La ligne à grande vitesse reliant Paris à Marseille a été construites en trois grandes étapes successives :
– Le premier tronçon de ligne nouvelle part du sud de Paris et file jusqu’au nord de Lyon, divisée en deux parties, tout d’abord de Combs-la-Ville à St-Florentin-Vergigny, puis de St-Florentin-Vergigny à Montanay a été inauguré en totalité en 1983. Il constitue la Ligne Nouvelle (LN) 1 ou LGV Sud-Est.
Le tracé plus direct que la ligne classique passant par Dijon permet une économie de 80 kilomètres.
– Le prolongement depuis Lyon et son contournement, jusque Valence avec la création de la gare de Lyon-St-Exupéry-TGV voit les premières circulations commerciales en 1994. Constituant la LN 4 ou LGV Rhône-Alpes, elle prend naissance à Montanay et file jusque St-Marcel-lès-Valence.
– La dernière phase de la ligne entre le nord de Valence et St-Louis-les-Aygalades (au nord de Marseille) avec les gares de Valence-TGV, Avignon-TGV et Aix-en-Provence-TGV est quant à elle inaugurée en 2001. Aussi appelée LGV Méditerranée ou LN 5, elle a la forme d’un Y inversé, prenant naissance à St-Marcel-lès-Valence où un tronc commun file jusqu’au nord d’Avignon avant de se séparer en deux branches distinctes : une vers la cité Phocéenne, se raccordant à la ligne classique à huit kilomètres de la gare St-Charles, l’autre vers Montpellier, dont l’extrémité rejoint la ligne classique à Manduel-Redessan, quelques kilomètres avant Nîmes.
À noter que la première phase de la ligne à grande vitesse prenait naissance grâce à une bifurcation au PK 29 de la ligne classique de Paris à Marseille, gérée par le poste de Combs-la-Ville, à quatre kilomètres en aval de la gare du même nom. Des infrastructures ferroviaires supplémentaires ont été construites afin de prolonger la ligne à grande vitesse d’une distance de quarante kilomètres afin de se raccorder à la ligne classique au niveau du PK 8, en amont de la gare Créteil-Pompadour, soit à huit minutes seulement de Paris-Gare-de-Lyon.
Focus sur Aix-en-Provence-TGV
Nous voici au PK 699.140 de la ligne nouvelle 5 … en gare d’Aix-en-Provence TGV. La gare, construite sur le plateau de l’Arbois, entre l’étang de Berre, Aix-en-Provence et Marseille, a suscité de nombreux débats quant à son implantation, obligeant à revoir le tracé de la ligne et à oublier l’idée d’une desserte de la gare historique en centre ville (qui aurait été moins coûteuse) située tout de même à une vingtaine de kilomètres de là.
Du point de vue ferroviaire, la gare est desservie par des TGV en provenance et/ou à destination de Paris, Strasbourg, Lille, Nantes, Rennes, Lyon, Genève, Marseille, Toulon, Nice. Des trains turquoise et rose de la marque Ouigo ont fait leur apparition dès 2013 en provenance de Marne-la-Vallée, puis fin 2018 vers Paris-Gare-de-Lyon. Différentes liaisons vers l’étranger circulent sur la ligne. On peut noter qu’un AVE Espagnol fait la liaison quotidienne entre Marseille et Madrid via Perpignan et Barcelone. Eurostar ne fait que passer sur les voies centrales sans marquer d’arrêt contrairement aux trains Thalys en provenance de Bruxelles et Amsterdam.
Arborant une architecture aérée et atypique, elle voit aujourd’hui passer une cinquantaine de circulations à grande vitesse par jour. Rencontrant un grand succès puisque située en périphérie de Marseille et à sa situation plutôt confortable, facilement accessible par la route, elle est aujourd’hui privilégiée par les usagers et, chose rare, connaît une fréquentation plus élevée que les prévisions établies lors des phases d’études, établie aujourd’hui à près de trois millions et demi de voyageurs annuels.
Adoptant un schéma de voies typiques d’une gare TGV, elle est pourvue de deux voies centrales où la circulation est autorisée à 300 km/h, et de deux voies à quai, longues de plus de 400 mètres, permettant la desserte de trains en Unité-Multiple (deux rames accouplées). Deux voies de garage ont été construites côté Sud en prolongement des voies 3 et 4, permettant de garer des rames ou du matériel de chantier en cas de nécessité.
Dépourvue de relations ferroviaires régionales, elle n’est accessible qu’en voiture (où l’on découvre le stationnement sauvage est roi aux abords à cause des tarifs importants des parkings offrant près de trois mille places au total) ou grâce aux liaisons opérées par cars entre Aix-en-Provence Centre et l’aéroport de Vitrolles. Quelques rares liaisons se prolongent quotidiennement jusque Manosque ou Digne-les-Bains. Une étude est en cours afin de créer une ligne de tram-train permettant de relier le centre ville d’Aix aux quartiers des Milles et de La Duranne, puis un prolongement jusque la gare TGV.
La Photo
Idéalement située et facilement accessible, la gare d’Aix-en-Provence-TGV se situe à peine à plus de trois heures de la capitale, un quart d’heure de Marseille, un peu plus d’une heure et demie de Lyon. Actuellement à quai, le train 6129 duquel je viens de descendre, prêt au départ pour Marseille-St-Charles, après un périple de 3h03 depuis Paris avec son lot de voyageurs fatigués.
DES WAGONS LITS À LA GRANDE VITESSE FERROVIAIRE 