La révolution industrielle et l’introduction de la machine à vapeur au début du XIXè siècle amènent des technologies nouvelles permettant le transport de voyageurs par voie ferrée. La vitesse à l’époque est un détail, et bien que les distances à parcourir restent au début sommes-toutes raisonnables, les temps de trajet sont conséquents. L’expansion du réseau amènera son lot de trains au longs cours et fera naître l’idée de faire circuler des trains la nuit dans l’optique d’un gain de temps pour les voyageurs.
Notre étude s’appuiera sur des données ne concernant que les trains de la région Est (et ex Alsace-Moselle) circulant, pour la majeure partie de leur trajet, de manière nocturne.
Des origines a la seconde guerre mondiale
Dès 1852, après l’achèvement de la section entre Commercy et Sarrebourg sur la Ligne 1, cette dernière assure désormais la continuité de la voie ferrée entre Paris et Strasbourg. Apparaissent une relation Paris <> Munich et Paris <> Francfort via Strasbourg sur un trajet nocturne.
La mise en circulation de l’Orient-Express entre Paris et Vienne via Strasbourg étoffe la grille horaire dès 1883. La Compagnie Internationale des Wagons-Lits contribue énormément à l’essor du transport de voyageurs de nuit grâce à son parc spécialisé.
Depuis la Gare de l’Est, une liaison entre Paris et Zurich voit le jour en 1858 par la Ligne 4 (de Paris-Est à Mulhouse-Ville) via Troyes, Chaumont, Vesoul, Belfort et Mulhouse avant de rejoindre Bâle. Vingt ans plus tard, une seconde route jusque Bâle est ouverte avec l’embranchement de la ligne de Belfort à Delle menant vers Delémont et Bienne.
La construction d’une ligne nouvelle est décrétée en 1873 suite au rattachement de l’Alsace-Moselle à l’Allemagne, afin de contourner l’axe historique entre Belfort, Mulhouse et Bâle. Une nouvelle branche doit se détacher de la Ligne 4 au départ de Belfort et se diriger vers Delle. En réalité, il ne reste à construire qu’un raccordement entre Belfort et Morvillars, la seconde partie, entre Morvillars et Delle étant opérationnelle depuis 1868. L’ouverture du tronçon complet d’une vingtaine de kilomètres sera effective en 1877.
En 1906, on dénombre des relations nocturnes entre Paris-Est et Strasbourg, Nancy ou encore Belfort. Une liaison entre Paris-Lyon et Belfort via Dijon et Besançon permet de rejoindre la ville au Lion. De plus, un train direct Strasbourg <> Lyon est mis en circulation.
Lors de la Première Guerre Mondiale, le réseau ferré d’Alsace-Moselle est toujours commandé par les Allemands. Des suites du conflit, les Français trouvent l’alternative de fixer leur terminus à Lunéville (au lieu de Nancy ou Strasbourg et au-delà) ou Vesoul (au lieu de Belfort et au-delà). Les relations internationales traversant l’Allemagne sont naturellement interrompues.
DES WAGONS LITS À LA GRANDE VITESSE FERROVIAIRE 