Du SOE au VSOE
Monte-Carlo, Octobre 1977.
Sotheby’s organise une vente aux enchères. Un certain James Sherwood, à la tête de la compagnie Sea Containers et récent acquéreur de l’hôtel Cipriani à Venise est présent. Soucieux de faire venir la clientèle britannique dans son établissement sur les rives de l’Adriatique, il a pour idée de créer un lien direct afin d’acheminer les voyageurs entre Londres et Venise.
Quelques mois à peine après la dernière circulation du mythique Simplon-Orient-Express, intervenue le 17 mai 1977, la ferveur ayant émergé grâce à la presse et la fascination par l’histoire de ce train laisse alors le champ libre à James Sherwood s’apprêtant à se porter acquéreur de deux wagons-lits pour un montant de 96.200£ qui seront transportées par la route jusque Bordeaux dans l’attente de la finalisation du projet.
Le Projet.
Fasciné par l’Orient-Express, Sherwood se lance dans la recherche idéale de 35 voitures ferroviaires dans l’idée de créer non pas un, mais deux trains afin de relier Londres à Venise :
– Composée de 9 voitures Pullman issues de grands et prestigieux trains ayant circulé en Angleterre, et deux fourgons à bagages, la rame britannique permettra d’acheminer les voyageurs entre Londres-Victoria et le terminal de Douvres où un transfert par ferries est organisé.
– Une fois la terre ferme retrouvée, une rame continentale de 12 wagons-lits, 3 voitures-restaurants, une voiture bar et deux voitures dédiées au personnel, rénovées dans l’esprit des années folles, recréant une atmosphère luxueuse et amenant une patte toute particulière dessinée pour le VSOE permettront de joindre les confins de la Vénétie.
Nécessitant quatre ans et demi de rénovation minutieuse dans le plus pur style art-déco, et près de 11 millions de livres sterling, mais aussi nombre de négociations, la volonté de l’investisseur britannique permettra la création du Venise-Simplon-Orient-Express.
Gare de Londres Victoria, NOV. 1981 – MAI 1982.
Après les difficultés rencontrées ces cinq dernières années et la pression qu’il met à ses équipes, et alors que les voitures n’ont été livrées qu’en partie afin de créer la brochure et de préparer le futur lancement, devant la plus totale incertitude de tenir les délais, voyant les échéances et l’ouverture des réservations arriver, Sherwood parvient enfin à respirer.
Une présentation en fanfare est réalisée fin 1981, en gare Victoria à Londres, alors que sept des neuf voitures sont livrées. L’opération permettra d’accueillir cinq mille curieux de découvrir – ou redécouvrir – les fastes des voyages d’antan et contribuera évidemment à une certaine publicité autour du train.
Devant la voiture Pullman « Audrey », acquise seulement deux ans auparavant, portant une veste de costume blanc-crème, debout sur une estrade afin de voir ses interlocuteurs, James B. Sherwood prend la parole face aux journalistes, accompagné de son épouse et, officiellement, lance le voyage inaugural du « Venise-Simplon-Orient-Express ».
DES WAGONS LITS À LA GRANDE VITESSE FERROVIAIRE 