En chiffres
La fermeture des frontières, conjointement à la baisse d’activité liée au confinement décidé dans plusieurs pays d’Europe dont la France et le Royaume-Uni, ont mené Getlink dans une position inédite à fin avril 2020 : -34% de poids-lourds, -91% de véhicules de tourisme et une perspective peu optimiste quant au retour des navetteurs liés au secteur touristique suite aux mesures de quarantaine instaurées dans chacun des deux pays, sur fond de guéguerre politico-sanitaire. Le maintien du trafic de poids-lourds a notamment été motivé par la constance de la demande en produits alimentaires et pharmaceutiques.
| Véhicules/Période | Avril 2019 | Avril 2020 |
| Poids-Lourds | 120,000 | 80,000 |
| Véhicules de tourisme | 227,000 | 20,000 |
« Nous mesurons une impatience de nos clients à organiser leurs vacances d’été, avec un appétit croissant pour des voyages en voiture. » Jacques Gounon, face aux mesures de quarantaine imposées.
Getlink ?
C’est le nouveau nom d’Eurotunnel depuis fin 2017, regroupant les activités d’Eurotunnel, Europorte, ElecLink et CIFFCO.
Le groupe enregistre une perte de 9% au premier trimestre 2020 (soit 233 millions d’euros) en sachant que le second trimestre risque de faire un plus gros trou dans la trésorerie tandis que le visage du président du groupe s’apprête à changer.
En effet, Jacques Gounon, l’homme qui aura « sauvé » Eurotunnel (+ 70% de bénéfices en 10 ans), prépare doucement ses cartons pour laisser sa place, début juillet, à Yenn Leriche, ancien directeur de Transdev sur le secteur Nord-Américain.
Côté bourse, l’action a perdu près de la moitié de sa valeur entre le 4 et le 19 mai dernier passant de 15.01€ à 8.60€ avant de connaître un rebond en se stabilisant autour des 12€ ces derniers jours.
Sur le feu ?
- Le Brexit, entériné fin janvier dernier reste une inconnue qui n’a pas laissé Getlink sans réagir puisque le groupe s’est préparé activement dans cette perspective grâce au regroupement des contrôles pour les poids-lourds et à l’identification des chargements et voyageurs.
- Les mesures de protection mises en place par Getlink suite à la crise du Covid-19 notamment concernant les conducteurs des poids-lourds donnent une perspective de gain de parts de marché à long terme face au transport maritime de marchandises.
- Le projet de fusion entre Eurostar et Thalys évoqué par la SNCF en 2019 n’est pour l’instant pas enterré et donne l’espoir de renforcer les liaisons transmanche.
- Enfin, le développement de nouvelles liaisons telles que Londres > Bordeaux jugée pertinente par l’opérateur ferroviaire, ou sur un horizon plus lointain Londres > Francfort/Cologne, restent des vecteurs prêts à doper l’économie de l’exploitant du Lien Fixe Transmanche au travers des péages.
__________
Illustration principale : Source Press.Getlinkgroup.com
DES WAGONS LITS À LA GRANDE VITESSE FERROVIAIRE 